Interview avec
Militer pour une éducation interculturelle accessible à toutes et à tous.
À l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement qui a lieu le 21 mai 2025, nous avons rencontré Konstelacio, qui à travers des ateliers créatifs et des projets participatifs, milite pour un monde où les différences culturelles ne sont plus des obstacles, mais des richesses partagées dès le plus jeune âge.
Dans cette interview, sa fondatrice, Charlotte Courtois, revient sur la naissance du projet, ses actions sur le terrain et l’importance d’éveiller les consciences à la richesse de la diversité humaine.
Comment est née Konstelacio ?
J’ai eu la chance incroyable, ado, de vivre à l’étranger et de me rendre compte qu’il existe d’autres façons de vivre, d’autres façons de faire.
Fascinée par la diversité culturelle, j’ai fait un Master de Commerce International et j’ai réalisé mon mémoire sur «L’utilisation de la narration comme méthode de sensibilisation à la gestion de la diversité culturelle dans les organisations». A partir de là, j’ai décidé d’approfondir le sujet et j’ai commencé à chercher des financements pour mener un projet de sensibilisation sur la gestion de la diversité culturelle. C’est comme cela que tout a commencé.
Konstelacio est née d’une volonté de faire découvrir aux enfants la richesse culturelle de notre monde. Nous avons conçu des outils ludiques pour éveiller leur curiosité, casser les stéréotypes et favoriser le vivre-ensemble.
Ce projet est porté par trois convictions profondes : la culture rapproche, l’éducation transforme, et l’ouverture d’esprit se cultive dès le plus jeune âge.
Pourquoi sensibiliser autour de la Diversité Culturelle ?
Notre mission est de créer des ponts entre les cultures, de montrer que nos différences sont des richesses, pas des obstacles. La diversité culturelle, c’est ce qui rend notre monde passionnant, vivant, créatif. Mais pour qu’elle soit perçue comme telle, il faut l’expliquer, la faire vivre, la rendre accessible.
Nous travaillons avec tous types de jeunes : cela peut être aussi bien dans une école privée au Mexique, que dans un orphelinat en Inde, ou dans un collège SEGPA en Bretagne avec des élèves ayant des troubles de l’apprentissage. Pour nous, il est essentiel de ne pas nous limiter à un groupe particulier.
Sensibiliser, c’est semer des graines de tolérance, de respect et de curiosité, partout.
C’est réellement au cœur de tout ce que nous faisons.
En quoi consistent ces ateliers de sensibilisation ?
Nos ateliers sont pensés comme des voyages culturels : nous y découvrons des traditions, des langues, des légendes, mais aussi des réalités contemporaines. Chaque atelier est adapté à l’âge du public, et surtout à son contexte.
Nous intervenons dans des écoles, des centres sociaux, des bibliothèques… L’idée est de créer un espace d’échanges, où chacun peut partager sa propre culture, poser des questions, s’émerveiller.
Pourquoi avoir choisi des thématiques autour de la cuisine, de la musique et de l’écriture ?
Ce sont des éléments fondamentaux de toute culture.
Nous pourrions aussi parler des maisons, des vêtements et de tant d’autres thématiques…
Un jour, je me suis même retrouvée à parler de l’origine du sarrasin ! Cela montre à quel point tout peut être multiculturel.
Ces trois thématiques – cuisine, musique, écriture – se sont imposées naturellement, parce qu’elles parlent à tout le monde, elles touchent aux racines de ce qu’est une culture.
Nous pouvons ne pas parler la même langue, mais nous pouvons nous rapprocher d’une culture en découvrant une recette, un chant, un poème.
Et ces voies sont très efficaces avec les enfants comme avec les adultes.
Elles touchent, elles émeuvent, elles rassemblent.
Le 21 mai, c’est la Journée mondiale de la diversité culturelle.
Pourquoi ce sujet est-il, selon vous, si important dans le contexte actuel ?
Parce que ce qui se passe aujourd’hui dans le monde – les conflits – émerge souvent là où il n’y a pas de dialogue interculturel.
La diversité culturelle, c’est en quelque sorte la clé de la paix. Tout simplement.
Si nous voulons soutenir Konstelacio, que ce soit en tant que particulier, entreprise ou organisation, comment faire ?
Il y a plusieurs manières de nous soutenir : en parlant de nous, en relayant nos actions, en participant à nos ateliers, à notre course solidaire, en faisant un don, ou en nous proposant des partenariats, du mécénat de compétences ou encore du bénévolat.
En ce qui concerne les entreprises, notre fonctionnement est très participatif.
Souvent, dans la philanthropie, il y a des cadres très figés. Nous préférons travailler avec les entreprises selon leurs particularités, leurs besoins et nous essayons de construire quelque chose ensemble.
Konstelacio est accréditée par l’UNESCO pour assurer des fonctions consultatives auprès du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Cette accréditation lui permet d’apporter son expertise au service de la mise en œuvre de la Convention de 2003.
Elle rejoint également le Forum des ONG accréditées, renforçant ainsi ses liens avec des acteurs engagés dans le monde entier en faveur du patrimoine vivant.
Vous voulez en savoir plus sur Konstelacio et sa fondatrice Charlotte Courtois ?
Regardez la conférence TedX « Rester ou Partir ?» :